Restauration d'une Dyane 6 de 1975

24-01-2023 à 15:58:04
Sommaire du topic.


Comme j'ai coutume de le faire, je consacre ce premier message à un sommaire qui évoluera au fil des avancées pour retrouver tel ou tel sujet.

- Présentation du projet : http://frenchvintagefordforum.free-bb.fr/sujet-663105-837305-109333-1-Restauration-Dune-Dyane-6-De-1975.html#topic5915179

Carrosserie
- Restauration du, des, capots : http://frenchvintagefordforum.free-bb.fr/sujet-663105-837305-109333-1-Restauration-Dune-Dyane-6-De-1975.html#topic5915234
- Travaux de peinture sur une porte : http://frenchvintagefordforum.free-bb.fr/sujet-663105-837305-109333-1-Restauration-Dune-Dyane-6-De-1975.html#topic5919565

Notez que cette restauration a été détaillée sur Caradisiac : https://forum-auto.caradisiac.com/topic/377434-restauration-citroën-dyane-6-de-1975/?do=findComment&comment=44943418
Je ne fais donc que reprendre les principaux points ici.
24-01-2023 à 16:30:51
Bonjour, voici la présentation du projet au 10 mai 2020.
 
Je vous présente ma DyDy qui est très belle...
 

 
J'ai adopté cette jolie Dyane en 2015, quelques semaines avant ses 40 ans. En 2013, elle avait fait l'objet d'un reportage dans le N°8 du magazine Auto Plus Classiques sous son ancienne immatriculation : 166 EFJ 78.
Depuis, nous la revoyons régulièrement dans la revue lorsqu'ils parles de Dyane, dont le N° spécial sur Citroën.
Elle est devenue mon auto de tous les jours mais n'hésite pas à voyager, même loin, genre virée de Paris à la Corse par la route bleue, ou même des aller-retours dans le Limousin.
La voici en contemplation devant le golfe de Valinco en Corse du sud
 

 
Hélas, aussi présentable soit-elle, elle a urgemment besoin de soins attentifs pour continuer à voyager sans limite. Et d'une sérieuse reprise en carrosserie car si cela n'était pas visible de loin en 2013, aujourd'hui les mastics craquent de plus en plus.
Cette "grande révision", comme on dit en aéronautique, sera l'objet de ce topic.
 
Votre serviteur :
Je suis un retraité de 67 ans, du moins à ce jour (23 janvier 2023) puisque ce sera évolutif au fil des ans... et le plus longtemps possible. Si ! Je vis en Île de France et j'aime les travaux manuels sous toutes ses formes et si la mécanique automobile fut un moyen d'économies, c'est vite devenu une obligation tant je suis horrifié par les travaux fait par certains ateliers professionnels qui peaufinent plus la facture que les révisions, parfois pour survivre face aux charges de toutes sortes
Aujourd'hui, la mécanique m'est devenu un plaisir et à ma retraite, j'ai équipé mon garage en atelier plaisir.
Je suis patient et méticuleux... je crois... mais vous confirmerez, ou pas.
 
L'organisation du sujet :
Le premier post ci-dessus est un sommaire qui évoluera au fil des messages pour pouvoir retrouver les différentes phases de la restauration.
Ce topic présente le suivi de mes travaux que je détaille avec un maximum de photos, voir même de vidéos si besoin. Mais ces images montrent tout... absolument tout ! C'est à dire "avant"; "pendant"; et "après", sans rien cacher de mes misères ou de mes erreurs... et il y en eut...
Je vous invite à y participer pour critiquer mon travail, et me poser toutes vos questions.
Le ton général de ce topic est le sérieux dans les détails, l'humour dans les formes, la dérision sur mes erreurs et, surtout, la bonne humeur en général.
Très important, je n'ai aucun tabou et tous les prix seront affichés en clair. Les fournisseurs qui me donnent satisfaction seront cités, les autres ne seront indiqués qu'en privé sur demande.
 

 
Le projet de remise à niveau :
Je ne veux pas faire une Dyane état concours. Non, cette auto est mon "daily" à coté de ma moto et je veux qu'elle fonctionne très bien autant pour aller chercher un outil chez le BricoBidouille du coin que pour traverser la France. Par contre, je veux la remettre en état d'origine.
L'ancien proprio avait "modernisé" son auto, certes avec des accessoires plus ou moins "d'époque", mais cela ne me convient pas sur ce genre de véhicule.
 
Pas de budget déterminé. J'ai mis les moyens nécessaires sans tenir compte de quelque cote ou valeur que ce soit dans la mesure où cette auto a vocation à rester dans la famille. La seule spéculation sera le plaisir. Et je compte bien me faire plaisir lors de ces travaux.
Un bilan financier clôturera les travaux
 
Plus en détail :
Une remise à niveau coté électrique... on va dire indispensable...
 

 
Beaucoup de travaux de carrosserie, peinture élément par élément que j'ai par moi-même dans mon atelier faute d'avoir accès à une cabine pro que je comptais louer. Contrôle du châssis et passage de certaines pièces en thermolaquage que je comptais confier à un prestataire qui m'a fait des merveilles pour une Alfa Romeo, mais que j'ai finalement appris à maîtriser chez moi dans un four dédié... le sujet sera développé et très largement documenté tant c'est une pure merveille.
La mécanique ne sera pas oubliée et les trains roulants remis à neuf ! Ce n'est pas le tout d'avoir des chevaux, surtout s'il y en a peu, s'ils ont les jarrets usés ! Idem pour les freins.
Je vous parlerai de réparation tôlerie au MIG puis finition à l'étain... il faut se décomplexer avec ces techniques bien plus abordables qu'il n'y parait, vidéos à l'appui.
La force des amateurs passionnés est le temps que l'on peut consacrer à notre passion et je vous montrerai comment j'utilise cet atout maître pour faire mieux que les pros engoncés dans leurs plannings et autres bilans.
 
Beaucoup de pièces seront changées. En particuliers tous les joints qui me hérissent le poil depuis 5 ans... genre bavures de peintures qui dénotent le bricolage cache misère...
 

 
Mais nous verrons tout cela dans les prochains messages.
 
Merci de votre attention.
A suivre...
 
PS : Pour info, voir ci-dessous le lien vers la restau de mon Spider pour vous donner une idée du niveau que je m'étais fixé :
https://alfa-romeo-classique.forumactif.com/t19474-remise-a-niveau-spider-2-0-fl-1985

25-01-2023 à 11:09:19
Voici un petit état des lieux coté carrosserie.

Cette DyDy est tricolore puisque plusieurs carrossiers sont intervenus avec chacun son bleu pétrel AC643 bien à lui. Voici une photo qui illustre bien les différences de couleurs et de brillance de deux éléments contigus :



Il y eut sûrement des fuites sous le pare-brise, mais au lieu de réparer la cause, il a été appliqué un joint silicone... de salle de bain, que j'ai décollé avec plaisir et sans surprise...



Ayant des craintes légitimes sur la baie de pare brise, je dois démonter le capot moteur. Ce sont deux goupilles qui forment la charnière.
Voici l'une d'elle lovée sous un angle du capot



Le capot retiré, c'est la bonne surprise, un bac à pluie en excellent état !





Malgré le trou de rouille dessous. Notons la beauté et la haute technicité du faisceau électrique...



Ainsi la cloison ne demandera que la découpe d'une petite zone pour souder de la tôle saine. La baie de pare brise confirmera, ou pas, le bon état de l'ensemble.

Sous le joint silicone, rien de grave, mais il est temps d'intervenir !
La moralité est que le silicone sanitaire est excellent... pour vos sanitaires, pas pour votre totomobile préférée. Un tel plâtrage ne peut qu'être pire que de ne rien faire !



Je suis un ancien technicien dans l'industrie aéronautique et j'ai une doctrine très rigide vis à vis de la rouille ! On la génocide en découpant jusqu'à la tôle saine, on soude du neuf et on phosphate. J'indiquerai les produits utilisés genre Phosprim de Restom.
On ne "traite" la rouille avec du Férose, ou équivalent, que dans les cas particuliers et uniquement lorsqu'on a accès des deux coté de la tôle, sinon, autant pisser dessus, ça coûte moins cher... et ça soulage. Si !
En l'occurrence le trou dans la cloison a été traité avec du Férose ou autre Frameto et nous verrons que derrière, c'est la misère. Ce qui amènent certains à juger ces produits comme inefficaces et c'est une erreur car bien traité recto verso, que ce soit avec Férose ou Frameto, la tôle peut ensuite recevoir une réparation pérenne car il n'est pas toujours possible de découper pour souder. Je parle ici d'un amateur qui bosse sur une auto qui ne vaudra jamais plus de cinq mille balles ;)

A suivre...

25-01-2023 à 11:30:09
Eh bien, puisque le capot est démonté je vais voir si je peux le sauver car lui aussi à goûté au mastic du plâtrier... pardon, je parlais bien sûr du mastic du carrossier !
A dire vrai, et à ce stade, je ne sais pas si je ne vais pas devoir le changer. Mais qui ne tente rien n'a rien.

Observons la cloque qui orne fièrement la proue de la DyDy, dans le reflet sur la photo



Sans surprise, voici l'état du mastic



Après ponçage à la tôle nue



La tôle est légèrement cabossée et un débosselage + reprise à l'étain devrait suffire mais ce qui me chiffonne c'est que l'étendue du mastic m'oblige à beaucoup poncer.

Ici, le mastic a été utilisé en lieu et place du débosselage. C'est pratique pour un amateur mais ça ne sera jamais parfait et la tenue dans le temps est aléatoire. Pire si les fonds ne sont pas bien apprêtés puisque le mastic va héberger secrètement la rouille qui ne sera visible que trop tard.
J'utilise du mastic, mais sur des fonds parfaits et en très fine couche, comme une sorte de super apprêt garnissant avant peinture. Avant cela, je décabosse la tôle au mieux de ma faible expérience et je termine à l'étain. J'emploierai le mot "étain", mais c'est en fait un mélange de 67% de plomb et 33% d'étain, en gros.
L'étain est une excellente protection contre l'oxydation pour la simple raison que si le fond n'est pas parfait, il n'adhère pas ! Et ça se voit tout de suite, pas 1O ans après

Pour travailler sur le capot, j'ai démonté les accessoires, verrou de fermeture et plots caoutchouc, et la trappe de ventilation qui est encore bien apparente sur ce modèle de 75.





Au bout de la flèche, c'est ce que je fume en ce moment... sans que cela ne me rende plus zen... je préfère le dire avant vous !

Bien sûr pas question de peindre ça sans un démontage en règle. L'ensemble tient avec 4 petits œillets que je fais sauter avec un foret de ø 4 mm.



Voici l'ensemble des pièces



La tôle passera en peinture; la grille passera au destructeur de rouille Julien, voir plus bas, et la grille inox sera remise à neuf avec de la paille de fer N°1 et N°0.
Mais avant, j'ai noté les 4 petits caoutchouc qui empêchent la grille de vibrer. Astucieux et à ne pas oublier au remontage. Et une photo qui va sûrement me servir, une !



Sur nos Dyane, pas de chrome, mais de l'inox poli et c'est très bien ! De un pour la planète et de deux nous pouvons le poncer et le polir à l'envie.
Ainsi, je peux, dès le début des travaux, vous présenter ma première pièce raide neuve...



A la paille de fer, j'ai repoli l'inox et, surtout, retiré les immondes bavures de peinture.



Lors de ces travaux, j'ai toujours sous la main deux produits indispensables



Le destructeur de rouille Julien qu'on trouve dans tous les Bricot-Merlin qui se respectent. Je vous dirai comment je l'utilise.
Le Phosprim 4090 de Restom a sa place sur l'établi tant j'en consomme tous les jours... Non Messieurs ! pas en même temps que mes champignons hallucinogènes !!!
Mais à chaque fois que je mets une tôle ou de l'acier à nu, je le badigeonne de Phosprim qui stoppe toute tentative d'oxydation en attendant un traitement plus définitif. Indispensable avant étamage et c'est ce qui a été fait sur les parties à nu du capot.

A suivre...

26-01-2023 à 11:21:18
Nous suivons, nous suivons ...

¤¤ Tous les Hommes meurent un jour, mais très peu vivent vraiment ¤¤
David / AllierO3-ArdècheO7-Loire 42
28-01-2023 à 10:04:50
Merci VadorLlooq.

Je me méfie de l'oxydation des métaux comme de la peste.

Pour le stockage, rien de tel qu'un enduit gras pour stopper l'humidité. Pour les travaux de tôlerie, la moindre oxydation peut se développer à l'air libre en moins d'une heure. Si en plus on ponce au papier à eau, c'est la cata !
Certes, le bidon de O,5 l de Phosprim est à 28 € chez Restom mais je n'ai utilisé qu'un tiers de mon flacon depuis la réfection du train avant du Spider (note de l'auteur : et il fera toute la restauration de la Dyane) Pas besoin d'en étaler au pinceau, un chiffon propre imbibé suffit à protéger une bonne surface. Le produit sèche en quelques minutes et on est libre de tout traitement... sauf ponçage, évidemment. A voir si l'équivalent est moins cher ailleurs car Restom n'invente rien et n'a pas d'exclusivité.
Voici le lien : https://restom.net/carrosserie-preparation/284-restomphosprim-4090-1224836731.html

Avant peinture, j'utilise un apprêt phosphatant 2K de PPG. Il a aussi son prix mais c'est le genre de traitement qui fait que nos autos récentes rouillent moins que les anciennes.

Je précise à chaque fois que ces traitements phosphatants ne sont efficaces que sur tôle nue est totalement désoxydée dans les moindres recoins. Attention aux pliures et entre les tôles soudées !

Voici DyDy dans l'atelier. Vous voyez bien que la place ne permet pas un strip-tease intégral et il me faudra œuvrer sans décoquage.



A suivre avec la tentative de réparation du capot et le premier exercice d'étamage...

28-01-2023 à 14:00:20
Pissequeux j'ai la bénédiction du patron, je continue en espérant qu'il ne regrette pas de m'avoir laisser la parole tant je suis un bavard.
Ici, vous l'avez compris, je recopie mes messages de Caradisiac. Mais cela me permet de remettre au propre sur un forum libre d'accès.

Continuons donc sur le capot, et voyons l'étendu du masticage.
A droite cela semble limité mais à gauche, ça va très haut. J'y vais direct à la meuleuse équipée d'un disque à poncer. Attention de ne pas s'endormir...
 

 
J'ai réussi à éliminer tout le mastic pour un état des lieux réaliste et je suis étonné de la couche que j'ai trouvé, plus de 1mm à certains endroits. A la main, c'est très bosselé mais rien d'irrémédiable.
 

 
Autre bonne nouvelle, le nez est intact
 

 
Je décide de continuer et dès à présent, je vais surveiller la ligne de crête du capot comme le lait sur le feu ! C'est un repère crucial à ne pas louper car toute la géométrie part de là
 

 
Je passe un coup de ponceuse orbitale grain 60 puis 80 à sec pour adoucir les lisières de ponçage avant le passage au noir...
 

 
...passage au noir ? Késako ? Il s'agit de passer une fine couche de noir sur la surface en traitement. Une fois sec, nous ponçons au papier moyen AVEC une cale de ponçage et surtout pas à la main, cela ne servirait à rien !
Les reliefs de la tôle apparaîtront d'eux même et clairement
 

 
Un œil sur la crête...
 

 
Je ponce le coté gauche du capot
 

 
La photo ne rend pas bien mais voici un détail qui montre l'efficacité du procédé. C'est un coin de ponçage pour tester la présence de mastic. On y distingue le moindre trait de ponçage !
 

 
Ponçage de la droite du capot et je suis content, la ligne de crête est très peu endommagée. Cela me fera une bonne base
 

 
Laissons parler le Dr Rougeole...
 

 
Ceci n'est qu'une première étape et il y aura d'autre passages au noir au fil des finitions.
Autre précision, j'ai entouré en rouge les creux... par rapport à la tôle nue ! Mais rien ne me dit que la tôle nue n'est pas en bosse !!!
Avant de mettre des "+" et des "-" sur les zones, il me faut regarder l'intérieur de la tôle...
...et là, c'est le drame...
 

 
Ça tombe bien, je ne savais pas quoi faire cet aprem...
 
22 minute plus tard la couche d'isolant est arrachée
 

 
Ça, c'est pour la Boîte à Misère* !
 

 
Deuxième couche attaquée au décapeur à 300°. A ne pas faire dans la cuisine à moins d'être lassé de la vie en couple !
 

 
1 heure plus tard, il ne reste plus que cette saloperie de colle Néoprène... quoi que si c'était de la saloperie, j'aurai moins galéré
 

 
A grand renfort d'acétone, ça avance... et on distingue déjà des marques de débosselage qui me réjouissent...
 

 
1 heure 15 plus tard l'intérieur avant du capot est totalement remis d'origine. Les ronds rouges tracent les zones de frappe
 

 
Mais au touché, j'ai l'impression qu'il y a des creux, donc des bosses de l'autre coté, ce qui expliquerai la couche de mastic.
La bonne nouvelle est que le gars qui a fait ça n'est pas un simple amateur. Contrairement à mon affirmation précédente, le masticage a complété un débosselage mécanique. Mieux, il n'a pas fait l'erreur d'utiliser la batte à l'extérieur. Une bonne chose qui lui a évité "d'imprimer" l'anti-gravillon sur la surface extérieure !
Effectivement, dans un tel cas, le tas, bien lisse, sera sur la surface la plus plane et je ne suis pas certain de faire mieux que lui... à moins que...
...a moins que je le fasse différemment car les traces me disent qu'il a battu à "coup portant" or, dans ce cas de figure, il vaut mieux frapper à "coup tangent". Du moins d'après ce que j'en sais de ma faible expérience.
Ici un appel à ceux qui pratiquent mieux que moi.
 
Reste que ce capot, sauvé ou non, va me faire un bel exercice et si je le réussis, le reste de l'auto sera du velours et j'aurai beaucoup appris.
Donc, demain on continue !!!
 
A suivre...
 
* la Boîte à Misères est une autre de mes pratiques. Je prévois un carton qui va recevoir toutes les pièces à jeter. Cela me permet de chercher dedans le jour où je ne sais plus comment était telle ou telle pièce ou de me dépanner en attendant la pièce de remplacement et, à la fin du travail, au moment du bilan, je fais une photo de ma fameuse Boîte à Misère. Voici une des BàM de Giulia :
 

 
Les potos m'avaient demandé d'y inscrire le prix des pièces...

02-02-2023 à 19:47:13
Petite pause hivernale pour cause de vacances à la montagne avec les petits enfants.

A suivre...

26-02-2023 à 11:07:09
Bonjour,
C'est bien bronzé que je vais reprendre mon récit.

Avant de parler étamage, je souhaite vous présenter un outil magique :
Un porte lime de carrossier avec une lime "fine" qu'on appelle écouane.
Coûts de la bête : 48,66 € pour le porte lime et 26 € pour la lime, tous frais de port inclus.
 

 
Une Kraftwerk qui plus est. Une de mes marques préférées après Facom
 

 
Montage de la lime
 

 
Pour le moment, pas de quoi en faire un plat pour une vulgaire rape à fromage...
 

 
...oui, mais vous allez vite comprendre l'utilité de la chose en tournant la bride de tension dans un sens ou dans l'autre...
Lime en creux...
 

 
...et la même pareil, mais en bosse
 

 
Et on fait koâ avec ça ? Eh bien, on ajuste à la courbure désirée !
 

 
Mais ce n'est pas le tout d'avoir l'outil, encore faut-il savoir s'en servir...
Demain, exercice sur ces deux petits creux en bout de capot.


 
A suivre un post sur l'étamage... avec vidéo ! Si !

26-02-2023 à 11:37:30

Retour sur le capot et exercice d'étamage.
D'ailleurs, ce terme est inexact puisque c'est un alliage à 67% de plomb que nous allons appliquer en lieu et place du mastic.
L'étamage, tout comme le "poli-lustré" que j'aborderai plus tard, est une pratique haut de gamme chez les restaurateurs automobile qui laissent volontiers planer une légende de maîtrise et de difficulté sur ce procédé.
Légende que nous allons démystifier !
Mais pourquoi se passer des moyens fabuleux de la chimie moderne ?
Eh bien, pour paraphraser le regretté Jean Pierre Coffe, le mastic, "c'est de la mède" ! De plus il arrive qu'il soit mal appliqué sans que cela ne se voit sous une belle peinture. Mais dans tous les cas, au moindre pet, il se fendille. Alors sur nos tôles de deuche de sept dixièmes...
De son coté l'étamage mal appliqué... tombe parterre sans s'accrocher à rien ! Il est impossible de mal l'appliquer et de le maquiller sous la peinture. Et puis, surtout, il se déforme avec la tôle à la moindre contrainte. A la fin de la vidéo qui suit je vous montre son pouvoir déformant.
 
Au boulot ! En premier, tentative pour améliorer le débosselage avec les outils qui suivent
 

 
Mine de rien, j'ai réussi à atténuer les bosses. Ce sont elles qui vont me gêner le plus. Toutefois, pas question d'étamer sur une telle surface. Il me faut du métal nu partout !


 
Comme ceci sur la droite. Preuve que ce n'était pas si beau sous le mastic :
 

 
Le matos que j'utilise pour l'étamage.
Deux choses à préciser : le masque O-BLI-GA-TOIRE car qui dit étamage dit 67% de plomb en vapeur à l'application et en poussière au ponçage*. Et la cuillère à confiture accompagnée de sa boîte de suif... ce sera pour étaler l'étain lorsqu'il sera pâteux.
Par contre, la Go Pro ne sert pas à l'étamage, mais à la vidéo...
 

 
On étale l'étain après préparation de la tôle, nue et dégraissée, avec une pâte à étamer qui elle est bien de l'étain, d'où son prix, et qui permet l'accrochage du plomb. L'étain est aussi une excellente protection anti-corrosion.


 
Mais voici la vidéo sur le nez du capot qui est plus explicite. Voyez à la fin la démonstration de tenue à la déformation.
(Désolé mais la vidéo refuse de s'afficher alors je vous mets le lien vers YouTube)

https://www.youtube.com/v/qlaBRG1s9o0

Le résultat avant ponçage sur une autre partie du capot
 

 
Et après ponçage, on voit que c'est loin d'être nickel !

 



Je vais persévérer et cela me fera un excellent exercice.
 
Voici donc le résultat final après une finition au mastic du même nom... très très fin le mastic !!!
 

 
C'est très propre comme ça, mais...
...mais ça ne me convient pas ! Je n'ai pas réussi à refaire deux crêtes visibles au bout des flèches rouges. Par contre, je suis content de ma ligne de crête qui est nickel (flèche verte)
 


Le capot de cet exercice ira dépanner pour pas cher un dyaniste en peine.
Désolé, mais on ne réussit pas à tous les coups et les amateurs doivent savoir qu'aucun exercice n'est jamais inutile, même s'il est un échec.
Comme beaucoup, j'ai essuyé des ratés. Mais contrairement à beaucoup, je vous raconte ces ratés parce qu'ils sont la base indispensables à toute expérience.

Le prochain message sera consacré à la restauration d'un capot de remplacement.

Pour l'étamage, n'hésitez pas à aller voir ma chaine Youtube :
https://www.youtube.com/channel/UCXAoMnAiseQODfX22ubbXLA
 
A suivre...
 
* au sujet de l'utilisation des baguettes de plomb, il faut savoir que dans le temps les plombiers zingueurs n'avaient pas de masque et il leur était recommandé de boire un grand verre de lait tous les soirs après le travail pour éviter l'empoisonnement aux vapeurs de plomb. L'histoire ne dit pas si c'était aussi efficace que le masque à cartouches...

26-02-2023 à 13:03:12
Suite à cet essai infructueux, j'ai cherché, et trouvé, un capot à 50 balles à 15 Km de chez moi.
Le voici monté.



Il n'y a pas grand chose à faire, du moins rien qui ne soit à ma portée.



Un bel enfoncement du nez qui a un peu fripé la tôle...



Rien de grave malgré les apparences.





Commençons par décaper la zone.





Le choc initial est exactement centré sur le nez. En théorie, il suffit de reprendre à l'inverse du choc.
Je vais utiliser la masse à inertie qui est livrée avec des embouts caoutchouc à coller provisoirement.



Normalement les caoutchouc s'utilisent ainsi.



Ici, ce n'est évidemment pas suffisant. Alors, je vais souder un gros clou dont la tête passe bien dans la masse à inertie.



Les frappes ont bien redressé le nez.



Le résultat après un petit redressage à la batte et au tas.



Une fois les bosses éliminée, passons au plomb qui va finir le travail.





Le ponçage redonne bien la forme d'origine.





Passage de l'apprêt garnissant qui me donnera toute satisfaction pour entreprendre une peinture de l'élément.





Et voilà comment ma DyDy a retrouvé sa jolie truffe



Mais avant le portrait de ce joli minois, il m'a fallu peindre le capot. En voici l'intérieur :



Et j'en profite pour présenter votre serviteur...



A suivre...

26-02-2023 à 13:21:34
Après le capot, je vais vous parler de ma porte conducteur que je dois refaire entièrement avant de la stocker prête à être remontée. Toujours le souci de place.
Cette porte a besoin d'une remise à niveau coté tôlerie et d'une peinture complète.
 
Commençons par le démontage. Rien de particulier et je ne vous fais pas l'affront de détailler l'opération du moment que vous n'oubliez pas les connexions des moteurs de vitre, de réglage et de dégivrage du rétro ainsi que la fermeture centralisée...
 
Electriques ou pas, il faut bien démonter les vitres coulissantes et leur joint. En effet, pour moi, la peinture se fait sur des éléments nus. Donc exit les joints, vitres, poignées, serrures... et même les écrous prisonniers dont certains on besoin d'être changés. Ce genre de détails fait toute la différence à mes yeux.
De plus, l'entourage du joint de vitre est sujet à oxydation et un travail sérieux demande la dépose.
 
Sur les forums consultés, je n'ai vu que la technique du basculement des vitres pour les sortir. Certains avouent tout de même qu'il faut forcer...
J'ai donc essayé mais pas longtemps puisque j'ai vu le haut de la portière se déformer à la mesure de mes efforts.
 
J'ai donc décidé de déposer les vitres en même temps que le joint.
Dépose bien plus simple et moins risquée que le basculement des vitres.
 
Avant de commencer, il faut savoir que le joint est retenu par 3 petites vis : une à l'avant, une à l'arrière et une dernière en haut dans le tiers arrière de la porte.
Voici les bestioles :
 

 
Il faut aussi avoir en tête que la feuillure de la porte est en L et non en U. Sur la photo qui suit, prise après le retrait des vitres, notez la fixation avant du joint dans la feuillure... notez aussi la crasse...
 

 
Il est donc facile, après démontage des 3 vis, de dégager la lèvre intérieure du joint pour le sortir, avec les deux vitres vers l'extérieur.
Voici les étapes :
 

 
On choisi des outils en plastique. Au départ, il faut écarter le joint en entier





Puis on continue à dégager la lèvre intérieure. On voit ici que la vitre ne gène en rien ce travail. Tout se fait en douceur
 

 
Nous voici sur le bas des vitres
 

 
Et c'est là que tout vient. Attention de ne pas faire tomber les vitres
 

 
Ici, nous voyons la fixation arrière du joint dans la feuillure de la porte
 

 
C'est justement pour éviter cet affreux filet de peinture que je démonte les joints avant peinture.
 

 
Pour le remontage ?
Eh bien, au vu de la configuration, le remontage se fera plus facilement que de remonter un pneu de vélo. Mais je viendrai compléter le sujet au moment voulu.
 
Me voilà paré pour m'occuper de ma porte dans de bonnes conditions.

A suivre...

26-02-2023 à 13:39:54
Voyons donc la peinture de cette portière.
En premier, j'ai passé un apprêt phosphatant PPG après préparation et ponçage de la porte. Le bas de porte a même eu droit à sa réparation par étamage. Hélas, je n'ai pas de photo.
 

 
Ensuite brillant direct PPG Delfleet en bleu pétrel AC 643. Confiné dans mon petit atelier (mars avril 2020) loin de la cabine que je souhaitais louer, j'ai décidé de faire la peinture élément par élément avec les moyens du bord.
 
Pour la porte, j'ai profité du soleil d'avril pour me confectionner une cabine et faire un essai sur l'intérieur de la porte...
 

 
...mais se fut sans compter sur un minimum de ventilation et un maximum de bestioles piégées sous la bâche
C'est donc la cabine qu'il ne faut surtout pas faire !
 
Perdu pour perdu, j'ai rajouté une couche pour le polissage et séchage au soleil
 



 
Et rattrapage par un poli-lustré 2 jours plus tard.
 
Le poli-lustré :
 
Cette technique que vous connaissez tous et une technique si gourmande en main-d'œuvre qu'elle est réservée à la restauration des véhicules haut de gamme... ça tombe bien, ma DyDy est haut de gamme dans mon cœur
Mais si les amateurs se sont approprié ce procédé, c'est aussi, et surtout, pour corriger leurs erreurs de barbouille ! Si !
 
Je vais vous montrer ma méthode car chacun a sa sienne à lui.
 
En matériel, dans l'ordre d'utilisation :
- Un élément de carrosserie qui présente de la peau d'orange ou des poussières, soit sur le vernis, soit sur le brillant direct.
- L'apprenti peintre aura pris la précaution de faire 3 ou 4 couches, au lieu des 2 préconisées, en rallongeant les temps entre couches pour éviter le mouillé sur mouillé.
- Du papier à l'eau grain 800, si gros défauts, 1000, 1500, 2000. Ne pas oublier la cale qui est impérative.
- Du coton. Je prends du coton pré-découpé médical bien moins cher que le coton "spécial" carrosserie
- De la pâte à polir. Perso, j'ai de la pâte à rénover Solo Plast que je trouve chez mon BricoMerlin préféré.
- Un polish abrasif. Pour moi, c'est du Méguiar's Ultimate Compound.
- Un lustrant. Toujours chez Méguiar's pour moi.
- Des chiffonnettes micro-fibres que j'utilise uniquement pour retirer les surplus de produit car j'ai remarqué des micro rayures avec ces chiffonnettes à pas cher... Je les ai remplacé par le coton.
- De l'huile de coude... beaucoup d'huile de coude !
- Beaucoup de temps... ou un confinage de 2 mois.
 
 
Voici la table d'op'
 

 
Prenons l'exemple sur un coin du bas, mais cela sera fait sur tout l'intérieur de porte
 

 
Elimination de la peau d'orange. Attention aux arrondis où le ponçage est mécaniquement plus violent.
 

 
Tout est bien lisse, bien terne certes, mais sans aucun défaut
 

 
Passage énergique de la pâte à lustrer et du lustrant Méguiar's. Le résultat est vraiment nickel !!!
 



 
Nous verrons au prochain post comment j'ai peint l'extérieur de la porte.
 
A suivre...

27-02-2023 à 11:19:01
Bonjour,
 
Suite au dernier épisode, et quitte à me faire du poli-lustré sur toute l'auto, je vais peindre la face extérieure de ma porte dans mon garage.
Le principal étant d'avoir le moins de poussières possible sur la première couche. Donc 3 ou 4 précautions :
- Choisir un jour où la température dans le sous-sol est autour de 22°
- Pendre l'élément de telle sorte qu'il soit légèrement incliné ver le bas. En peignant vers le haut, les poussières et le brouillard de peinture se fixent plus facilement sur l'autre face.
- préparer le décapeur thermique à 70° pour souffler de l'air chaud sur LA FACE OPPOSEE à la peinture, légèrement entre les couches et beaucoup plus après la dernière.
- Faire 3 ou 4 couches.
 
Les photos de la porte peinte dans la position de peinture après séchage de 24H00.



L'inclinaison, aussi légère soit-elle, fut suffisante pour éviter les poussières.
 

 
Je suis très satisfait du résultat. L'un des meilleurs obtenus sur une si grande pièce.
Par contre le voile du brouillard s'est déposé sur mon beau poli lustré de l'autre coté... Un bon coup de Polish et il n'y paraitra plus rien
 
Mais peintre en carrosserie est un métier d'art et d'expérience qui demande un longue pratique...
Aussi, comme beaucoup d'amateurs, j'ai eu à croiser le chemin de deux divinités : Sœur Peau d'Orange, que je cache autant que faire ce peut avec un poli lustré, et la deuxième qui n'est autre que Sainte Coulure !
C'est de cette dernière que je vais vous parler, et comme je ne fais rien à moitié...
 

 
Quelqu'un m'a parlé d'une technique qui m'a semblé prometteuse et que j'ai voulu tester. Accrochez-vous, c'est du hard
J'ai tartiné un bon vieux mastic sur la zone. Du mastic de finition uniquement. Au vu du pedigree de la DyDy, je l'ai fait sans honte ni remord car je n'ai pas remis le quart de ce que j'ai retiré de ladite porte.
 

 
Et quand je dis tartiné, ce n'est pas une image
 

 
Alors, pourquoi tant de haine ? Hé bien, si j'ai bien compris la technique, c'est de pouvoir poncer les coulures sans déshabiller la teinte autour, ou du moins à portée de cale à poncer. Le mastic, que je décrie tant par ailleurs, va me servir ici d'appui pour la cale à poncer et de repère de ponçage... enfin, en théorie, car je vous avoue qu'au stade des photos ci-dessus, je me suis dit que j'étais bon pour une grosse retouche de peinturlure !
 
Courage, on attaque la bande surélevée au grain 600 à eau pour aplanir la zone, puis au grain 1200.
 

 
Hé, pas mal... on passe au 2000
 

 
A ce stade, on navigue entre le 2000 et le 2500... et on sert les fesses... Si !
 

 
Coulure suivante
 

 
On voit bien l'élargissement des coulures jusqu'à se confondre avec le fond. La présence de mastic rassure car on est certain de ne pas avoir attaqué la teinte du fond.
 

 
Un peu rassuré, on attaque la plus grosse partie. Toujours au 600, puis 1200, 2000 et 2500 à eau.
 

 
Ça, si c'était pas de la belle coulure...
 

 
Courage... je précise que l'opération est longue est qu'il faut être aussi prudent que minutieux. Un vrai travail de retraité.
 

 
On y croit de plus en plus
 

 
Attention aux bords de tôle où il y a déjà deux ou trois points à l'apprêt et même à la tôle
 

 
Et voilà le résultat ! Les quelques points qui restent sont des creux où le mastic me nargue et je n'ai pas eu le courage d'insister... attendez que je revienne avec mon pinceau de retouche.
 

 
Le lustrage est une autre opération que j'ai déjà abordé dans le précédent post. Voici le résultat fini et avant les retouches évoquées.
 

 
Vue sous un angle où le brillant exceptionnel du poli-lustré est à son avantage au point de mieux dévoiler Miss Peau d'Orange plus loin sur le bas de la porte.
 

 
Le bilan est positif et pour avoir supprimé des coulures par le passé, donc sans l'usage de mastic, je peux dire que j'étais autrement plus rassuré avec cet appendice. Et puis, je m'en confesse sans honte, éradiquer du mastic polyester par petites touches aussi délicates que vicieuses jusqu'au dernier atome est, chez moi, un éternel fantasme...
 
 
A suivre...